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Matrix et Element : une alternative libre et souveraine à Slack, Teams et Discord

TL;DR

  • 🧩 Matrix : protocole ouvert et fédéré de messagerie (comme le courriel, mais pour le chat).
  • 💬 Element : application principale, moderne et libre, compatible avec d’autres clients (Cinny, FluffyChat…).
  • 🔒 Vie privée : chiffrement de bout en bout, pas d’analyse de données.
  • 🇨🇦 Souveraineté : hébergement local ou au choix, hors Cloud Act.
  • 💸 Coût : pas de licences par utilisateur, auto-hébergement ou service géré abordable.
  • ⚙️ Fonctionnalités : salons, fils, appels audio/vidéo, partage de fichiers, intégrations multiples.
  • 🔁 Interopérabilité : ponts vers Slack, Teams, Discord, Telegram, etc.
  • ♻️ Pérennité : standard ouvert, communauté active, aucune dépendance à un fournisseur.
  • Idéal pour : PME et OBNL voulant une messagerie moderne, privée et souveraine.


Introduction

Les outils de messagerie d’équipe comme Slack, Microsoft Teams ou Discord sont devenus omniprésents dans les entreprises et les OBNL. Ils facilitent la collaboration en temps réel, mais leur nature propriétaire et centralisée soulève des préoccupations : où vont nos données ? Qui y a accès ? Combien cela coûte-t-il sur le long terme ? Au Québec, de plus en plus de gestionnaires sensibles à l’indépendance numérique cherchent des solutions qui leur donnent plus de contrôle.

Dans cet article, nous vous présentons Matrix, un protocole ouvert de communication, ainsi que Element – son client principal – et d’autres applications dérivées (Cinny, FluffyChat, SchildiChat, etc.). Ces outils libres représentent des alternatives viables aux plateformes propriétaires, offrant davantage de respect de la vie privée, de souveraineté des données, de flexibilité et de pérennité, le tout sans compromis majeur sur les fonctionnalités. Environ 2 000 mots pour faire le tour du sujet de façon pédagogique et accessible, sans condescendance, afin de comprendre en quoi Matrix & Element peuvent constituer “la voie libre” pour vos communications internes.

Matrix, c’est quoi ?

Matrix est un protocole standard ouvert et décentralisé de communication en temps réel. Concrètement, il s’agit d’un réseau de messagerie instantanée fonctionnant un peu comme le courriel : n’importe quelle organisation ou fournisseur peut héberger un serveur Matrix (appelé homeserver) et les utilisateurs de serveurs différents peuvent librement communiquer entre eux.

Cette approche fédérée s’oppose aux systèmes fermés comme Slack ou Teams où toutes vos conversations passent par les serveurs d’une seule entreprise. Avec Matrix, il n’y a pas de point de contrôle unique : le réseau est réparti entre de multiples serveurs qui dialoguent entre eux via le protocole Matrix.

Pour les utilisateurs, Matrix permet d’échanger des messages texte de façon asynchrone ou en direct, de créer des salons de discussion (équivalents des canaux Slack/Teams), d’effectuer des appels audio/vidéo et même de partager des fichiers – le tout avec la possibilité d’activer un chiffrement de bout en bout pour garantir la confidentialité. Matrix n’est pas une application en soi, mais bien la technologie sous-jacente (un peu comme le protocole email SMTP). Il existe ensuite plusieurs applications (clients) pour utiliser Matrix, dont la principale s’appelle Element.

Element : le client Matrix principal

Element est l’application phare développée par les créateurs du protocole Matrix. C’est un client de messagerie open source et multiplateforme (disponible sur web, ordinateur et mobile) qui permet de se connecter à l’univers Matrix. Element offre une interface moderne et complète pour discuter en temps réel, collaborer et partager des documents au sein d’une équipe, d’un projet ou d’une communauté.

Parmi les fonctionnalités d’Element, on retrouve :

  • des salons (canaux) de discussion privés ou publics, avec fils de discussion (threads) pour garder des conversations organisées ;
  • la messagerie instantanée directe (DM) entre collègues, avec la possibilité d’ajouter des réactions emoji, des mentions, etc. ;
  • le partage de fichiers et la recherche dans l’historique des messages ;
  • les appels vocaux et vidéoconférences (intégrant par exemple Jitsi pour la vidéo) pour tenir des réunions en ligne ou discuter en face à face ;
  • une prise en charge du chiffrement de bout en bout par défaut pour les discussions privées, garantissant que seuls les participants peuvent lire les messages (même l’administrateur du serveur ne peut y accéder en clair).

En tant que solution libre, Element peut être utilisé de plusieurs façons. Vous pouvez ouvrir un compte gratuit (par exemple sur le serveur public Matrix.org) et commencer à l’utiliser comme n’importe quel chat. Pour les organisations, Element est flexible : on peut auto-héberger son propre serveur Matrix avec Element afin de garder les données “chez soi”, ou bien passer par un prestataire (par exemple Element Matrix Services ou d’autres hébergeurs locaux) pour une solution gérée dans le cloud. Dans tous les cas, vos données restent sous votre contrôle et peuvent être migrées si nécessaire. Element a été conçu dès le départ pour respecter le RGPD et les exigences de conformité des entreprises et gouvernements en matière de sécurité.

Element étant open source, son code est transparent et auditable. Cette transparence renforce la confiance dans l’outil, à l’opposé des applications propriétaires où l’on ignore tout du traitement réel des données. D’ailleurs, Element est déjà utilisé par des organisations de premier plan : par exemple, le gouvernement français a développé Tchap, sa messagerie sécurisée interne pour 300 000 fonctionnaires, en se basant sur le protocole Matrix et une adaptation d’Element. Si de telles institutions font confiance à Matrix/Element pour leurs communications sensibles, c’est un gage de maturité et de fiabilité de la solution.


Autres clients Matrix populaires

L’un des atouts de Matrix est son écosystème. Étant un standard ouvert, de nombreux développeurs ont créé des applications clientes offrant des expériences variées tout en se connectant au même réseau Matrix. Cela signifie que vous n’êtes pas limité à une seule interface imposée (contrairement à Slack ou Teams qui n’ont qu’un client officiel). Chacun peut choisir le client Matrix dont l’ergonomie lui convient le mieux, tout en communiquant avec les mêmes personnes. Voici quelques exemples de clients Matrix populaires en plus d’Element :

  • Cinny – Un client Matrix axé sur la simplicité et l’élégance de l’interface. Accessible via un navigateur web ou en application de bureau, Cinny offre une expérience épurée et facile à prendre en main, idéale pour les utilisateurs qui veulent une messagerie sans complexité inutile, tout en bénéficiant de la sécurité de Matrix.
  • FluffyChat – Surnommé « le plus mignon des messagers », FluffyChat est une application Matrix conviviale et multiplateforme. Disponible sur mobile (Android/iOS) et sur desktop, elle propose une interface colorée et ludique, assez proche d’une messagerie grand public. Son objectif est de rendre Matrix accessible au plus grand nombre, y compris à ceux qui ne sont pas des technophiles, tout en restant open source et chiffrée.
  • SchildiChat – Il s’agit d’une version modifiée d’Element proposant une expérience de messagerie plus traditionnelle. SchildiChat reprend la base solide d’Element, mais y ajoute des ajustements d’interface et des fonctions supplémentaires pour se rapprocher des codes des messageries classiques (mise en page plus compacte, aperçu des images en ligne, émojis personnalisés, etc.). Ce client plaira à ceux qui étaient habitués à l’ergonomie d’un IRC, d’un WhatsApp ou d’autres chats et qui souhaitent retrouver ces repères dans Matrix.

(Bien d’autres clients Matrix existent – par ex. NeoChat pour l’environnement KDE, Nheko sur desktop, ElementX sur mobile, etc. – mais restons sur ceux cités pour l’instant.)

L’avantage de cette diversité est la flexibilité : vos collaborateurs peuvent utiliser des applications différentes selon leurs préférences ou appareils, tout en restant dans les mêmes salons Matrix. Un développeur sur PC pourra utiliser Element ou SchildiChat, pendant qu’un autre utilisateur sur son téléphone préférera FluffyChat – tous participeront aux mêmes discussions sans barrières. À l’inverse, dans l’écosystème Slack/Teams, vous êtes cantonnés au client officiel imposé par l’éditeur. Cette richesse de l’écosystème Matrix démontre également la pérennité et l’ouverture du protocole : la communauté peut innover, créer de nouveaux outils sans l’autorisation d’une entreprise centrale.


Respect de la vie privée

Sur le critère de la vie privée, les solutions Matrix se démarquent nettement des plateformes propriétaires. 

Matrix/Element a été pensé pour la confidentialité, avec un chiffrement de bout en bout disponible partout, tandis que Slack, Teams et Discord ont des approches bien plus laxistes.

  • Chiffrement des communications : Par défaut, les messages privés (et les salons chiffrés) dans Element sont chiffrés de bout en bout. Cela signifie que personne en dehors des participants (ni l’hébergeur, ni un administrateur système, ni une tierce partie) ne peut lire le contenu des échanges. Vos conversations de travail sensibles restent donc confidentielles. En face, Slack et Microsoft Teams ne proposent pas de chiffrement de bout en bout pour la messagerie : les données sont chiffrées sur leurs serveurs, mais l’entreprise qui opère le service a la clé et peut techniquement accéder aux contenus. Microsoft Teams a bien introduit une option de chiffrement E2EE, mais limitée aux appels 1‑à‑1 et non activée par défaut – la grande majorité des échanges texte sur Teams demeurent en clair pour Microsoft. Discord, de son côté, n’offre carrément aucun chiffrement E2EE : tous les messages privés que vous envoyez passent en clair par ses serveurs. Pire, Discord admet analyser automatiquement le contenu des conversations privées (à des fins de modération ou de détection de malware) ce qui est un manque de respect flagrant de la vie privée de ses utilisateurs. Avec Matrix, ce genre de scans intrusifs n’existe pas : si vous hébergez votre propre serveur, vous avez l’assurance qu’aucun robot étranger ne lit vos communications, et même sur un serveur public, le chiffrement de bout en bout empêche toute lecture indésirable.
  • Absence de pistage et publicité : Matrix et ses clients comme Element ou FluffyChat sont des logiciels libres financés par des dons, du support ou des offres pro, sans modèle publicitaire. Il n’y a ni traqueurs marketing cachés, ni profilage des utilisateurs pour vendre des données. Au contraire, le code ouvert garantit qu’aucune collecte abusive n’est réalisée à votre insu. Slack et Teams, bien qu’orientés B2B et non financés par la pub, appartiennent à de grands groupes (Salesforce pour Slack, Microsoft pour Teams) dont le modèle est d’enfermer l’utilisateur dans un écosystème. S’ils ne vont pas afficher de publicité dans vos chats, ils collectent néanmoins des métadonnées (qui parle à qui, quand, etc.) et des statistiques d’usage, et intègrent leurs services à d’autres produits (par ex. Microsoft Graph) qui peuvent utiliser ces données. Discord, quant à lui, est gratuit et doit bien rentabiliser sa plateforme : il le fait via les abonnements Nitro, mais aussi potentiellement en exploitant les données des communautés (analyses d’engagement, etc.). En somme, sur Matrix vos données ne sont pas une marchandise. Vous ne devenez pas le produit, contrairement aux solutions grand public gratuites.
  • Contrôle des accès et modération locale : Avec Matrix, chaque organisation peut définir ses propres règles de modération sur son serveur ou ses salons. Vous n’êtes pas soumis aux politiques d’utilisation dictées par une entreprise tierce pour l’ensemble de ses clients. Sur Slack ou Discord, si la plateforme décide d’interdire certains contenus ou même de suspendre un compte, vous subissez cette décision sans recours. Sur votre serveur Matrix, vous êtes maître des comptes et des données. Cette indépendance s’avère importante pour des OBNL par exemple, qui pourraient craindre qu’un fournisseur extérieur accède ou censure certaines discussions jugées non conformes à ses conditions d’utilisation (pensons à des enjeux politiques ou sociaux). Matrix vous redonne les clés de la maison.

Souveraineté des données

Le principe de souveraineté des données consiste à garder la maîtrise sur où et comment sont stockées vos informations. Sur ce point, Matrix/Element offre un niveau de contrôle inégalé par rapport à Slack, Teams ou Discord.

  • Hébergement local ou choix du pays : Avec Matrix, vous avez la liberté d’héberger le serveur de messagerie là où vous le souhaitez. Vous pouvez installer un serveur Matrix (tel que Synapse, la référence) sur vos propres machines dans vos locaux, ou chez un hébergeur de confiance de votre choix – par exemple un data center au Québec, ou tout autre emplacement respectant vos critères (juridiction, certifications, etc.). Vous pouvez également opter pour une offre cloud gérée (Element propose par exemple du SaaS appelé Element Cloud ou EMS), tout en gardant la portabilité : vos données restent sur un serveur dédié que vous pouvez migrer plus tard. En clair, vos messages vous appartiennent et vous décidez où ils résident physiquement. À l’inverse, si vous utilisez Slack ou Teams, vos données sont automatiquement hébergées sur l’infrastructure du fournisseur (principalement aux États-Unis, sauf options spécifiques). Slack a introduit une possibilité de choisir la région de stockage pour les clients Entreprise, mais cela reste limité à certains pays et de toute façon vos données restent dans le giron de Slack/Salesforce. Pour une organisation québécoise soucieuse que ses communications restent au Canada ou hors du Cloud Act américain, les solutions propriétaires posent problème : il n’existe pas de version “auto-hébergée” de Slack/Teams, tout passe par leurs serveurs. Discord, quant à lui, est totalement hébergé par Discord Inc. aux États-Unis : aucune maîtrise de localisation n’est possible.
  • Indépendance vis-à-vis des géants du numérique : Utiliser Matrix, c’est faire le choix d’un outil non GAFAM. Cela peut sembler symbolique, mais pour bon nombre de PME et OBNL, éviter de dépendre toujours des mêmes gros joueurs (Microsoft, Salesforce, etc.) est un acte d’indépendance numérique. Cela signifie aussi que vos données ne seront pas automatiquement soumises aux lois étrangères comme le Patriot Act ou le Cloud Act qui peuvent forcer un fournisseur américain à dévoiler des données hébergées, y compris celles d’entreprises d’un autre pays. En hébergeant Matrix sur un serveur canadien ou européen, vous restez souverains : vos données relèvent de la juridiction locale que vous avez choisie. Même dans le cas d’un hébergement cloud géré par Element ou un tiers, il existe des offres spécifiques garantissant une localisation choisie (par exemple Element propose l’hébergement sur des serveurs en France ou en Allemagne pour les clients européens, afin de satisfaire aux exigences RGPD). Cette souplesse est inexistante dans le monde Slack/Teams/Discord où l’on accepte par défaut les conditions du fournisseur.
  • Aucune barrière à la sortie : La souveraineté, c’est aussi la possibilité de récupérer et migrer ses données facilement. Grâce à Matrix, si un jour vous décidez de changer d’hébergeur ou de fusionner vos communications avec une autre instance, c’est faisable car tout repose sur un standard ouvert. Les données historiques peuvent être exportées et réimportées dans un autre serveur Matrix sans perte de fonctionnalité. Vous n’êtes pas enfermé dans un format propriétaire opaque. Essayez d’exporter l’historique complet de vos messages Slack pour les injecter dans Teams ou vice-versa : mission quasi impossible (chaque plateforme a un format différent, et les exports sont limités). Slack permet des exports partiels (sur les offres payantes, et encore avec des contraintes) qui souvent ne peuvent pas être importés ailleurs proprement. Avec Matrix, la portabilité fait partie de la philosophie du projet : vos données vous suivent.

En somme, Matrix+Element vous offrent le plein contrôle sur vos données de communication. Elles ne sont plus dans un « coffre noir » détenu par un fournisseur, mais dans vos mains, avec la possibilité d’en disposer à votre guise. Pour les organisations qui valorisent la souveraineté numérique (on pense notamment aux institutions publiques, aux universités, ou aux entreprises manipulant des informations sensibles), c’est un avantage déterminant.

Coût

Le modèle économique et le coût financier sont des facteurs pratiques importants dans le choix d’un outil de collaboration. Comparons comment se positionnent Matrix/Element et les solutions propriétaires sur ce plan.

  • Licence logicielle : Matrix et ses clients (Element et autres) sont des logiciels libres et gratuits. Il n’y a pas de coût de licence par utilisateur. Vous pouvez déployer un serveur Matrix en interne sans payer de redevance logicielle à l’éditeur. De même, les applications clientes sont gratuites à l’installation et à l’usage. En revanche, Slack et Microsoft Teams fonctionnent sur des abonnements : Slack propose une version gratuite très limitée (nous y revenons juste après) et des plans payants par utilisateur (plus de 8 $ US par utilisateur/mois pour le plan Pro standard). Microsoft Teams est inclus dans les offres Microsoft 365 payantes ou disponible en plan payant standalone pour les entreprises, ce qui représente un coût par utilisateur également. Discord est un peu à part : l’application en elle-même est gratuite pour tous, car elle cible d’abord le grand public, mais elle propose des abonnements Nitro pour débloquer des fonctions accessoires. Toutefois, Discord n’a pas de modèle de facturation par entreprise utilisatrice ; cela signifie aussi qu’en cas de besoin de support ou de fonctionnalités spécifiques pour un usage professionnel, vous n’avez pas vraiment d’offre Business dédiée – c’est un service “gratuit” générique.
  • Coûts d’infrastructure : Si vous optez pour Matrix en auto-hébergement, il faut bien entendu prévoir le coût d’un serveur (physique ou virtuel) et le temps de maintenance. Pour une petite équipe, cela peut se résumer à un simple VPS cloud à quelques dizaines de dollars par mois, ou même l’utilisation d’un serveur mutualisé. Des OBNL techniquement aguerries ont réussi à héberger elles-mêmes leurs outils libres pour un budget modique. Alternativement, vous pouvez passer par un service d’hébergement Matrix géré : par exemple Element vend des offres Element Matrix Services (EMS) où, pour un tarif mensuel global, ils s’occupent de tout (maintenance, mise à jour, etc.), souvent à un coût inférieur aux licences Slack équivalentes dès qu’on a beaucoup d’utilisateurs. Slack/Teams, en plus de leurs licences, vous imposent de toute façon un hébergement cloud chez eux – le coût d’infrastructure est intégré dans l’abonnement, mais vous n’avez pas moyen de l’optimiser ou de le concurrencer. Pour de très grandes équipes, les abonnements Slack/Teams peuvent représenter des sommes conséquentes chaque année, là où une solution Matrix auto-hébergée pourrait revenir bien moins cher une fois l’infrastructure amortie.
  • Version gratuite vs payante : Il est tentant pour les petites structures d’utiliser les versions gratuites de Slack ou Teams pour éviter les coûts. Cependant, ces versions “freemium” viennent avec des limitations importantes. Par exemple, Slack en gratuit limite l’accès à l’historique : seules les 90 derniers jours de messages sont consultables, le reste est archivé hors de portée (autrefois la limite était 10 000 messages, désormais c’est 90 jours chronologiques) – ce qui peut poser problème pour retrouver une information passée ou simplement garder la mémoire organisationnelle au-delà de trois mois. De plus, le Slack gratuit bride aussi les fonctionnalités comme les appels (limités aux appels 1 à 1, pas de réunions d’équipe, pas de partage d’écran, etc.). Microsoft Teams propose également une version gratuite, mais axée sur un usage personnel ou TPE : elle limite la durée des réunions groupées (60 minutes max), le nombre de participants, l’espace de stockage, et n’inclut pas les intégrations avancées avec Outlook/Calendrier ou la gestion d’utilisateurs centralisée. En clair, les versions gratuites de ces services sont déliées en fonctionnalités et souvent insuffisantes pour un usage professionnel sérieux au long cours. Beaucoup d’OBNL ont ainsi commencé sur un Slack gratuit pour finalement réaliser que l’historique de discussions se volatilise et qu’il faut passer à la caisse.

Avec Matrix/Element, pas de version bridée : vous disposez de l’ensemble des fonctionnalités dès le départ, sans limitation artificielle de messages ou d’utilisateurs. Le coût peut provenir de l’hébergement (si vous prenez un serveur dédié ou une offre cloud) mais ce coût est en général fixe et non proportionnel au nombre d’utilisateurs ou de messages. Une petite association pourra très bien fonctionner sur un serveur mutualisé à faible coût, et une entreprise de 500 personnes sur un serveur plus costaud – chacune payant selon les ressources consommées, pas une licence par tête. Cette maîtrise des coûts est un avantage, d’autant que cela évite les mauvaises surprises budgétaires (pas d’augmentation soudaine de tarifs décidée unilatéralement par un fournisseur externe). Enfin, en cas de ressources limitées, une organisation peut toujours rejoindre un serveur Matrix public ou communautaire gratuitement pour tester le concept, puis migrer vers sa propre instance plus tard : la barrière à l’entrée financière est très basse par rapport aux solutions propriétaires.

Fonctionnalités clés

Un bon outil de collaboration doit couvrir un ensemble de fonctionnalités clés pour être utilisable au quotidien. On entend souvent dire « oui mais Slack/Teams ont X ou Y fonctionnalité pratique, est-ce que Matrix les a aussi ? ». La réponse est globalement oui : Matrix via Element et consorts propose l’essentiel (et parfois plus), même si l’approche peut différer légèrement. Comparons les points principaux :

  • Messagerie de groupe structurée : Slack, Teams et Discord permettent de créer des canaux ou salons pour organiser les discussions par projet, équipe ou thématique. Matrix offre la même chose via les salons (aussi appelés rooms). On peut rendre un salon privé (sur invitation) ou public. Une nouveauté de Matrix est la notion de Spaces, qui permet de regrouper plusieurs salons sous une catégorie (un peu comme une “organisation” qui contient plusieurs channels, rappelant les serveurs Discord ou les teams de Microsoft Teams). En somme, la structuration des conversations existe bel et bien dans Matrix : vos employés ne seront pas perdus s’ils viennent d’un Slack, ils retrouveront la logique de #canaux et de fils.
  • Fils de discussion et réactions : Sur Slack et Teams, la gestion des fils (threads) est cruciale pour ne pas mélanger toutes les conversations. Discord l’a ajoutée plus tardivement (possibilité de créer un thread à partir d’un message). Element supporte désormais les fils de discussion dans les salons Matrix, de façon très similaire : on peut répondre en thread à un message et cette discussion parallèle reste attachée. Les réactions (emoji sur un message) sont aussi prises en charge dans Matrix. Côté convivialité, on retrouve donc ces éléments familiers pour garder les échanges lisibles.
  • Appels vocaux et vidéo : Microsoft Teams est particulièrement connu pour la visioconférence (avec intégration calendrier, partage d’écran, etc.), Slack propose des appels audio/vidéo (limités en gratuit), Discord excelle dans les salons vocaux persistants pour chatter à la voix (utilisé par les gamers à l’origine). Matrix permet également d’effectuer des appels vocaux et vidéo. En pratique, Element intègre la voix sur IP et peut se combiner à des serveurs Jitsi pour la vidéo en groupe. On peut tout à fait organiser des réunions vidéo chiffrées de plusieurs dizaines de personnes via un salon Matrix. Le partage d’écran est possible via les widgets de conférence. Honnêtement, sur ce point, Teams conserve un petit avantage en expérience d’utilisation pour les grandes conférences (intégré nativement, enregistrement possible, etc.), mais l’écart se comble rapidement à chaque version d’Element. Pour de la coordination d’équipe au quotidien, Matrix fait très bien l’affaire sur l’audio/vidéo.
  • Partage de fichiers et recherche : Un chat d’équipe sert souvent à échanger des documents, images, liens, etc. Slack et Teams offrent du stockage de fichiers (avec des limites de quota selon les plans) et une fonction de recherche globale pour retrouver des messages ou fichiers par mot-clé. Matrix/Element autorise le partage de fichiers dans les salons et conversations, avec une limite de taille configurable (souvent entre 50 Mo et 100 Mo par fichier sur les serveurs publics, mais on peut augmenter si on auto-héberge). Les fichiers peuvent être chiffrés eux aussi lors de l’envoi. La recherche plein texte dans l’historique est disponible dans Element, y compris dans les salles chiffrées (où la recherche s’effectue côté client). Donc de ce point de vue, l’expérience utilisateur est comparable : vous pouvez envoyer ce PDF dans le chat et le retrouver plus tard via la recherche.
  • Intégrations et bots : Un aspect où Slack a brillé est son écosystème d’applications tierces et de bots (intégration de Google Drive, de Trello, de sondages, etc.). Teams aussi s’intègre à la suite Office (partage de documents OneDrive, coédition Office365, Planner, etc.). Discord a des bots communautaires pour ajouter des fonctions ludiques ou de modération. Qu’en est-il de Matrix ? Là encore, Matrix ne manque pas de flexibilité : il existe des ponts (bridges) et bots pour connecter Matrix à une multitude d’outils ou d’autres réseaux. Par exemple, on peut intégrer un bridge Matrix–Slack pour lier un canal Slack avec un salon Matrix (pratique en période de transition ou pour communiquer avec un partenaire externe sur Slack sans quitter votre environnement Matrix). Des ponts existent aussi vers Teams, vers Discord, Telegram, et bien d’autres – c’est l’avantage d’un système ouvert, la communauté a développé ces connecteurs. Pour les applications métiers, Matrix propose des webhooks standards et des bots capables de réagir à des événements (communiquer avec GitLab, Jenkins, recevoir des notifications de formulaires, etc.). Certes, l’offre d’apps “prêtes à l’emploi” est moins marketing que le catalogue Slack App Directory, mais en pratique tout est faisable avec un peu de configuration. Et surtout, Matrix a l’énorme atout de pouvoir fédérer plusieurs plateformes : c’est bien le seul où, par exemple, un utilisateur sur Element peut chatter avec un collègue sur WhatsApp ou Telegram via un bridge (sans que ce collègue ait besoin de compte Matrix). Pour une organisation, cela offre une interopérabilité unique, là où Slack et Teams cherchent plutôt à vous garder captif de leur écosystème.

En résumé, sur les fonctionnalités essentielles de collaboration, Matrix/Element coche pratiquement toutes les cases : messagerie groupée structurée (avec threads), DM, fichiers, appels, intégrations. Il n’y a pas de gros manque rédhibitoire. Il convient de noter que l’ergonomie et la maturité de certaines fonctions peuvent différer (ex : l’interface de Teams pour la visio ou l’édition de documents Office est très poussée, car c’est la suite Microsoft ; Element est plus focalisé messagerie pure et fait appel à des outils externes pour la coédition). Cependant, pour une PME ou un OBNL standard cherchant avant tout un chat d’équipe moderne, Element offre tout ce qu’il faut. Et des améliorations arrivent en continu grâce au développement open source et aux contributions de la communauté.

Flexibilité et intégrations

Nous avons déjà effleuré ce sujet en parlant des différents clients Matrix et des bridges : la flexibilité est vraiment un domaine où Matrix surpasse les solutions propriétaires.

  • Choix de l’interface utilisateur : On l’a vu, Matrix n’impose pas un unique client. Cette modularité permet d’adopter l’outil à des usages variés. Par exemple, une équipe orientée technique pourra développer son propre client sur mesure en utilisant les bibliothèques Matrix (il existe des SDK en diverses langues) – mission quasi impossible avec Slack ou Teams où tout développement se fait via des APIs limitées. Des clients spécialisés peuvent voir le jour : un pour les mobiles légers, un pour l’accessibilité, etc., sans que cela fragmente le réseau puisque tout reste compatible. C’est un peu comme le web : vous pouvez utiliser le navigateur de votre choix pour accéder à un site. Cette liberté de choix est très appréciable pour s’adapter aux préférences des utilisateurs, et améliorer l’adoption de l’outil en interne.
  • Personnalisation et extensibilité : Matrix étant open source, on peut personnaliser l’outil en profondeur. Besoin d’ajouter un plugin de sondage dans Element ? Vous pouvez développer un widget. Vous voulez intégrer la messagerie dans votre application métier interne ? Les API ouvertes de Matrix le permettent. Certaines entreprises ont par exemple intégré Matrix comme base de leur support client ou de leur communauté, en le thématisant à leurs couleurs. À l’opposé, des solutions propriétaires sont souvent des boîtes noires qu’on ne peut pas modifier – on attend les mises à jour officielles, et on est limité aux intégrations qu’ils proposent. Slack offre certes beaucoup de « petites » intégrations (agenda, GIF, etc.), mais on reste dans le cadre prévu par Slack. Matrix donne accès à toute la panoplie : vous pouvez héberger plusieurs bots, connecter vos systèmes d’information (CRM, monitoring, etc.) pour qu’ils envoient des notifications dans vos salons Matrix, etc., sans demander la permission à un fournisseur tiers. Cette interopérabilité est dans l’ADN de Matrix.
  • Interopérabilité entre plateformes : Un mot spécial sur les bridges (passerelles) car c’est une flexibilité unique de Matrix. Imaginons que votre organisation travaille avec un partenaire externe qui utilise déjà Slack et ne souhaite pas en changer : avec Matrix, vous pourriez connecter un de vos salons Element à leur canal Slack via un bridge, et ainsi chaque message posté d’un côté apparaît de l’autre, et vice-versa. Cela permet à chacun d’utiliser son outil préféré tout en communiquant ensemble. De tels ponts existent aussi pour Microsoft Teams, Discord, Telegram, Signal, et même des protocoles plus anciens comme IRC ou XMPP. Aucun des concurrents propriétaires ne propose cela – ils n’ont aucun intérêt à faciliter les échanges en dehors de leur plateforme. Matrix, lui, embrasse cette philosophie ouverte (on le compare souvent à “le SMTP de la messagerie instantanée”, c’est-à-dire un socle universel). Pour des PME collaborant avec divers acteurs, cette interopérabilité peut simplifier la vie : plus besoin de jongler entre 5 applications de chat différentes, Matrix peut servir de hub central.

En somme, Matrix offre une flexibilité tant au niveau technique (choix du client, customisation, self-hosting vs cloud, etc.) qu’au niveau fonctionnel (intégrations multiples, ponts entre outils). Cette souplesse vous permet d’adapter la messagerie à vos besoins, plutôt que d’adapter vos processus aux contraintes d’un outil imposé.


Pérennité et durabilité

Enfin, parlons de la pérennité. Choisir un outil de communication, c’est investir du temps et de l’argent dans un écosystème – mieux vaut qu’il dure et reste fiable dans le temps. De ce point de vue, Matrix/Element offre des garanties qu’aucun service propriétaire ne peut égaler, grâce à son modèle ouvert.

  • Pas de risque de fermeture brutale : Lorsque vous dépendez d’une plateforme propriétaire, vous êtes exposé à son sort commercial. Si demain Slack décide de changer drastiquement ses tarifs, ou pire, ferme ses portes, vos données et votre workflow sont coincés. On a vu des cas de figure où des outils très utilisés ont disparu suite à un rachat ou une stratégie de l’éditeur. Avec Matrix, ce risque est minimisé : le protocole étant ouvert et mis en œuvre par de nombreux serveurs, aucune entité ne peut “éteindre” Matrix. Même si l’entreprise Element (derrière le principal développement) venait à disparaître, le code est libre et la communauté pourrait continuer à le faire vivre. C’est similaire à des projets comme Linux ou WordPress qui continuent indépendamment d’une seule société. Par ailleurs, vous pouvez héberger votre instance : tant que vous maintenez votre serveur, vos communications restent en ligne. On est très loin du modèle centralisé où un seul point de défaillance existe (par exemple la panne mondiale de Facebook en octobre 2021 qui a rendu Messenger/WhatsApp inaccessibles – un serveur Matrix auto-hébergé n’aurait pas été impacté par la panne d’un autre serveur).
  • Évolutivité et communauté : Matrix est soutenu par une vaste communauté internationale de développeurs et d’utilisateurs. Cela signifie que le protocole évolue de manière transparente (on parle déjà de Matrix 2.0 avec des améliorations en cours) et que de nouvelles fonctionnalités apparaissent continuellement, pilotées par les besoins réels du terrain. Vous n’êtes pas tributaire du bon vouloir d’une roadmap opaque d’éditeur. Par exemple, la communauté Matrix a identifié le besoin des fils de discussion et l’a implémenté dans la spécification, de même pour les réactions, etc. Les mises à jour sont fréquentes et les améliorations issues d’une collaboration ouverte (entreprises, particuliers, institutions y contribuent ensemble). Cette dynamique assure que Matrix reste moderne et durable. Au contraire, des produits fermés peuvent stagner si l’entreprise décide de ne plus trop investir dessus (ou de le remplacer par un autre : qui se souvient de Skype for Business remplacé par Teams ?). Avec Matrix, pas de “changement forcé” : le standard se bonifie tout en conservant la rétrocompatibilité.
  • Liberté de migration et d’adaptation future : Adopter Matrix aujourd’hui, c’est s’assurer la liberté de le faire évoluer selon votre futur. Vous grandissez et souhaitez passer d’un cloud public à un serveur dédié ? Possible. Vous fusionnez avec un partenaire qui a aussi un serveur Matrix ? Vous pouvez fédérer ou réunir les deux. Vous avez besoin d’une fonctionnalité spécifique dans 3 ans ? Peut-être que la communauté l’aura déjà ajoutée, sinon vos développeurs pourront contribuer à le faire. Bref, c’est un investissement pérenne car tout ce qui est construit sur un standard ouvert est interopérable à long terme. À l’inverse, enfermer ses communications dans un silo propriétaire, c’est prendre le pari qu’il sera encore là dans 5 ou 10 ans et toujours adapté à vos besoins – pari risqué à l’ère rapide de la tech. Miser sur Matrix, c’est un peu comme miser sur les standards Web ou l’email : on sait que quelles que soient les évolutions, nos données resteront accessibles et le format restera utilisable.

Pour résumer cette comparaison sur la longévité : Matrix offre la tranquillité d’esprit. Vos efforts pour bâtir une base de connaissances et d’échanges via cette messagerie ne seront pas anéantis par la décision d’un fournisseur. Au contraire, vous avez la garantie que vos communications vous appartiennent sur la durée, et que l’écosystème ouvert continuera de les faire prospérer.


Tableau comparatif

Pour mieux visualiser les différences abordées, voici un tableau comparatif synthétique entre les solutions basées sur Matrix (ex : Element et ses dérivés) et les plateformes propriétaires populaires que sont Slack, Microsoft Teams et Discord. Ce tableau évalue plusieurs critères clés par un code visuel simple : ✅ pour une présence/avantage du critère, 🚫 pour une absence/limitation du critère.

CritèreSlackMS TeamsDiscordMatrix (Element & co)
Respect de la vie privée (chiffrement de bout en bout, confidentialité des messages)🚫 (Pas de E2EE par défaut, contenu accessible aux serveurs Slack)🚫 (Pas d’E2EE pour la messagerie standard, données lisibles par Microsoft)🚫 (Aucun E2EE, surveillance automatique du contenu)✅ (Chiffrement de bout en bout disponible, aucune lecture tierce possible)
Souveraineté des données (contrôle de l’hébergement, juridiction des données)🚫 (Données hébergées par Slack, principalement aux USA)🚫 (Données dans le cloud Microsoft, sous juridiction Microsoft)🚫 (Données hébergées chez Discord Inc., aucune maîtrise locale)✅ (Choix de l’hébergement : on-premise ou cloud local, données sous contrôle de l’organisation)
Coût (licence et limitations)🚫 (Version gratuite limitée : historique 90 jours ; version complète payante par utilisateur)🚫 (Offre gratuite limitée ; version complète nécessite abonnement Office 365 ou licence par utilisateur)✅ (Service gratuit sans limite d’utilisateurs, financement par options Nitro)✅ (Logiciel libre sans coût de licence par utilisateur ; hébergement maîtrisable selon budget)
Fonctionnalités clés (messagerie, canaux, fichiers, appels, etc.)✅ (Très complet : canaux, threads, appels, apps tierces…)✅ (Très complet : intégration Office, réunions, stockage OneDrive…)✅ (Complet côté chat et voix ; moins orienté productivité pro)✅ (Complet : salons, fils de discussion, partage de fichiers, voix/vidéo, etc. via clients Matrix)
Flexibilité et intégrations (personnalisation, extensions, interopérabilité)🚫 (Plateforme fermée ; intégrations possibles mais uniquement via Slack API/App Directory)🚫 (Écosystème fermé ; intégrations surtout centrées sur produits Microsoft)🚫 (Plateforme fermée ; intégrations limitées à des bots tiers, pas d’interopérabilité externe)✅ (Très flexible : multiples clients au choix, code personnalisable, bridges vers d’autres plateformes, API ouverte)
Pérennité / Indépendance (durabilité du service, risque de verrouillage)🚫 (Dépend d’un fournisseur unique ; données non portables facilement)🚫 (Dépend de Microsoft ; évolution au gré de sa stratégie, format propriétaire)🚫 (Dépend d’une entreprise privée ; pas de garantie long terme ni export facile des données)✅ (Standard ouvert maintenu par une communauté ; pas de lock-in, données portables et format ouvert)

Remarque : Ce tableau présente une vision générale. Chaque solution a ses nuances (par ex. Slack propose une gestion fine des intégrations via son App Directory, et Discord est gratuit mais au prix d’une moindre confidentialité). Néanmoins, il illustre bien comment Matrix/Element tire son épingle du jeu sur les enjeux de souveraineté, de contrôle et d’ouverture, sans démériter sur les fonctionnalités de base.

Conclusion

Face au monopole apparent des outils comme Slack, Microsoft Teams ou Discord, il est rassurant de savoir qu’il existe une alternative crédible, robuste et respectueuse de vos valeurs : le duo Matrix + Element, accompagné de tout un écosystème de clients innovants. Pour une PME ou un OBNL québécois soucieux de protéger ses données, de maîtriser ses coûts et d’éviter la dépendance aux géants du numérique, adopter Matrix, c’est un pas vers la liberté numérique sans sacrifier l’efficacité.

En choisissant Matrix/Element, vous optez pour :

  • L’indépendance : vos communications, vos règles, sans être pieds et poings liés aux conditions d’une multinationale.
  • La confidentialité : une messagerie vraiment privée où vos discussions demeurent entre vous.
  • La maîtrise des données : hébergez localement si vous le souhaitez, gardez tout votre historique, changez d’hébergeur librement – vos données vous appartiennent.
  • L’ouverture : un outil interopérable qui s’intègre à votre environnement plutôt que de vous imposer le sien, et une communauté prête à innover en continu.
  • L’économie : pas de licences par utilisateur, possibilité d’utiliser des solutions gratuites ou peu coûteuses, tout en évitant les limitations frustrantes des offres freemium.

Bien sûr, toute transition demande un peu d’accompagnement (formation des utilisateurs, éventuellement mise en place technique du serveur Matrix). Mais l’effort en vaut la chandelle : vous bâtirez un système de communication pérenne et aligné sur vos principes, qui continuera de grandir avec vous. De plus, la communauté Matrix est très active : de la documentation, des guides et des forums d’entraide existent (et souvent en français) pour vous aider à chaque étape.

En conclusion, Matrix, Element et les clients libres qui en découlent représentent aujourd’hui une alternative mûre aux Slack, Teams et Discord de ce monde. Ils incarnent une vision où la technologie sert l’utilisateur et non l’inverse, où la souveraineté numérique n’est pas qu’un slogan mais une réalité technique. N’hésitez pas à tester ces outils – par exemple en installant Element et en rejoignant quelques salons publics – pour vous faire votre propre idée. Vous pourriez bien découvrir qu’une fois libérées des chaînes propriétaires, vos communications d’équipe gagnent en autonomie, en sécurité et en sérénité. 🚀


Sources et bibliographie

  • Matrix (protocole) – Page Wikipédia (fr). Description générale du protocole Matrix et de son fonctionnement décentralisé. Lien : https://fr.wikipedia.org/wiki/Matrix_(protocole)
  • Slack – Tarifs (offre gratuite) – Page officielle Slack indiquant les limitations du plan gratuit (historique des messages limité à 90 jours, etc.). Lien : https://slack.com/intl/fr-fr/pricing
  • SILEXO – Souveraineté numérique : 40 alternatives aux logiciels américains (2023). Article présentant des solutions souveraines dont Element/Matrix, avec détails sur le chiffrement, l’hébergement et l’exemple du gouvernement français (Tchap). Lien : https://silexo.fr/article/130/souverainete-numerique-40-alternatives-aux-logiciels-americains
  • Element Blog – Microsoft Teams and Slack integration using Matrix (article du 24 mai 2021). Explique comment Matrix peut faire le pont entre Teams et Slack, et souligne l’absence d’E2EE et de souveraineté des données dans ces derniers par rapport à Matrix. Lien : https://element.io/blog/microsoft-teams-and-slack-integration-using-matrix/
  • JoinMatrix.org – Matrix vs. Discord (Guide comparatif, 2023). Détaille pourquoi Matrix constitue une alternative à Discord en abordant les aspects de vie privée (absence de chiffrement et analyse du contenu sur Discord), de contrôle des données et de fonctionnalités. Lien : https://joinmatrix.org/guide/matrix-vs-discord/
  • Matrix.org – Clients Matrix. Répertoire officiel des clients Matrix avec description de Cinny, FluffyChat, SchildiChat, etc. Lien : https://matrix.org/ecosystem/clients/


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