TL;DR:
- Zero Trust: ne faire confiance à rien par défaut, toujours vérifier. Accès au moindre privilège, MFA partout, segmentation des systèmes.
- Zero Knowledge: le fournisseur ne peut pas lire vos données, car tout est chiffré côté client et vous gardez les clés.
- E2EE: seuls l’expéditeur et le destinataire lisent le contenu, du départ à l’arrivée, y compris sur les serveurs intermédiaires.
Pourquoi c’est crucial
- Santé privée: protège dossiers patients, réduit l’impact des fuites et rançongiciels, répond aux obligations déontologiques.
- OSBL: protège listes de membres et donateurs, réduit le risque d’atteinte aux populations vulnérables, renforce la confiance.
- PME: prévient les arrêts d’activité coûteux, protège secrets commerciaux et données clients, soutient la conformité Loi 25.
Outils et pratiques rapides
- Activer MFA sur messagerie, CRM, VPN.
- Appliquer le moindre privilège et retirer les accès dormants.
- Chiffrer postes, sauvegardes et fichiers sensibles.
- Utiliser messagerie chiffrée pour le sensible: Signal, Proton Mail.
- Choisir du stockage chiffré côté client: Tresorit, Cryptomator, Proton Drive.
- Préparer un plan d’intervention et tester la restauration des sauvegardes.
Effet combiné
Zero Trust limite l’accès, Zero Knowledge et E2EE rendent les données illisibles même en cas d’intrusion. Ensemble, ils offrent sécurité, conformité Loi 25 et confiance durable.
Introduction
Qu’il s’agisse de dossiers médicaux, de renseignements sur des donateurs ou de données clients, aucune entreprise ou organisme ne peut aujourd’hui se permettre de négliger la cybersécurité. Au Québec, l’entrée en vigueur de la Loi 25 sur la protection des renseignements personnels renforce d’ailleurs cette exigence en imposant de nouvelles obligations de conformité. Dans ce contexte, trois principes de sécurité numérique se démarquent comme des piliers incontournables : Zero Trust, Zero Knowledge et le chiffrement de bout en bout (E2EE).
Ces termes peuvent sembler techniques, mais nous allons les expliquer de façon simple et précise, puis montrer comment ils se complètent pour renforcer la gestion des données sensibles. Nous verrons également leur pertinence particulière pour des milieux tels que la santé privée, les organismes sans but lucratif (OSBL) et les petites et moyennes entreprises (PME), en nous attardant sur la réalité québécoise. Des exemples concrets d’outils et de plateformes (comme ProtonMail, Signal, Tresorit, etc.) illustreront ces concepts. Enfin, nous expliquerons pourquoi ce trio de principes est critique à l’ère de la souveraineté numérique, de la conformité légale et d’une menace cyber croissante, avant de conclure par un résumé accompagné de recommandations pratiques et de pistes d’action pour passer à l’étape suivante.
Zero Trust : « ne jamais faire confiance, toujours vérifier »
Le principe de Zero Trust (confiance zéro) repose sur une idée centrale : « ne jamais faire confiance, toujours vérifier ». Autrement dit, aucun utilisateur ou appareil ne doit être considéré comme fiable par défaut, même s’il fait partie du réseau interne de l’organisation. Contrairement à la sécurité informatique traditionnelle qui faisait confiance à tout ce qui était à l’intérieur du périmètre du réseau (comme un château fort où l’on est en sécurité une fois franchies les murailles), le modèle Zero Trust traite chaque tentative d’accès comme potentiellement suspecte. Chaque utilisateur, chaque système et chaque connexion doit prouver son identité et son autorisation à chaque fois qu’il accède à une ressource sensible.
Concrètement, adopter une stratégie Zero Trust signifie que même en interne, un employé doit être authentifié et autorisé de manière robuste pour accéder aux données ou aux services : c’est un peu comme si l’on vérifiait la carte d’identité de quelqu’un à chaque porte qu’il souhaite franchir, et pas seulement à l’entrée du bâtiment. Cette approche inclut généralement l’utilisation intensive de l’authentification multifacteur (MFA) (par exemple un mot de passe et un code envoyé sur le téléphone, ou une empreinte digitale) pour s’assurer que la personne est bien celle qu’elle prétend être.
Un autre aspect clé de Zero Trust est le principe du moindre privilège. Ce principe stipule que chaque utilisateur ou application ne doit disposer que des permissions minimales nécessaires à l’accomplissement de ses tâches. Par analogie, cela revient à ne donner aux employés qu’une clé ouvrant les pièces dont ils ont besoin, plutôt qu’un passe-partout pour tout le bâtiment. En pratique, cela implique de segmenter les réseaux et les systèmes : on divise l’infrastructure en zones isolées (on parle de micro-segmentation) afin de limiter la portée d’une éventuelle intrusion. Par exemple, si un cybercriminel parvient à compromettre un poste de travail, une architecture Zero Trust bien conçue l’empêchera de rebondir facilement vers les serveurs critiques car chaque nouvelle étape lui redemanderait de prouver patte blanche.
Les technologies et mesures qui soutiennent le Zero Trust incluent donc l’authentification forte, une gestion rigoureuse des identités et des accès (IAM), la surveillance continue des activités suspectes, et le chiffrement des communications internes. Mais plus qu’une question de technologie, Zero Trust est une philosophie de sécurité et une stratégie globale : elle requiert de repenser les politiques internes, de former les employés à la vigilance (par exemple ne pas supposer qu’un email ou un collègue est légitime sans vérification) et d’adopter une posture où la confiance n’est jamais implicite, mais toujours méritée et vérifiée.
En résumé, Zero Trust offre une réponse adaptée aux systèmes informatiques modernes, de plus en plus ouverts et distribués. En traitant chaque connexion comme potentiellement hostile jusqu’à preuve du contraire, on réduit drastiquement les risques qu’une faille ou une usurpation d’identité ne se transforme en brèche majeure. C’est un modèle particulièrement pertinent à une époque où le télétravail, le cloud et les appareils mobiles brouillent la notion même de périmètre réseau : avec Zero Trust, le périmètre, c’est chaque utilisateur et chaque appareil.
Zero Knowledge : des données auxquelles le fournisseur n’a aucune connaissance d’accès
Le principe de Zero Knowledge (ou architecture “zéro connaissance”) concerne la confidentialité des données vis-à-vis des fournisseurs de services ou des tiers hébergeant ces données. Une plateforme ou un logiciel dit zero knowledge est conçu de telle sorte que le fournisseur lui-même n’a aucune façon technique d’accéder aux contenus que vous lui confiez. En d’autres termes, vos données sont chiffrées avant même de quitter votre appareil, et le prestataire ne possède pas la clé pour les déchiffrer. Même s’il héberge vos fichiers ou messages sur ses serveurs, il en est “aveugle” : il ne voit qu’un amas de données illisibles.
Concrètement, cela se traduit par l’utilisation d’un chiffrement fort côté client. Par exemple, si vous stockez un document sur un service infonuagique (« cloud ») Zero Knowledge, le fichier est chiffré sur votre ordinateur ou téléphone avant d’être envoyé en ligne. Le fournisseur (et a fortiori toute personne non autorisée) ne peut pas le déchiffrer sans la clé secrète, que vous seul détenez. C’est comme si vous entreposiez vos documents dans un coffre-fort chez un tiers : le tiers peut garder le coffre dans son entrepôt, mais il n’en possède pas la combinaison. Vous êtes le seul à pouvoir ouvrir le coffre et lire son contenu.
Pourquoi est-ce important ? Parce qu’ainsi, vous n’êtes pas obligé de faire confiance au fournisseur pour la confidentialité : même si ses serveurs sont compromis par un pirate ou même s’il était contraint légalement de remettre vos données, il ne pourrait fournir que des informations chiffrées, inexploitables sans votre clé. Le chiffrement zéro connaissance apporte donc un niveau de sécurité et de confidentialité très élevé, y compris vis-à-vis d’éventuels abus de confiance de partenaires ou prestataires.
Cette approche est de plus en plus répandue dans des services destinés aux professionnels et au grand public. Par exemple, certaines solutions de stockage en nuage comme Tresorit ou pCloud chiffrent les fichiers côté client : l’entreprise qui fournit le service n’a aucun moyen de lire vos documents. De même, de nombreux gestionnaires de mots de passe (tels que Bitwarden, 1Password, etc.) sont basés sur une architecture zero knowledge : vos mots de passe sont chiffrés avec une clé dérivée de votre mot de passe maître que seul vous connaissez, si bien que la compagnie ne peut pas accéder à vos identifiants enregistrés.
Il convient de noter que le terme “Zero Knowledge” est parfois source de confusion, car il existe aussi en cryptographie la notion de preuve à divulgation nulle de connaissance (Zero-Knowledge Proof) qui est un concept mathématique spécifique. Ici, nous parlons bien du principe général d’hébergement sans connaissance (zero knowledge encryption en anglais), qui vise la souveraineté de vos données : vous gardez le contrôle total des clés de chiffrement, donc du secret de vos informations, tout en pouvant utiliser les infrastructures ou services d’un tiers pour le stockage ou le transport.
En résumé, une architecture Zero Knowledge garantit que vos données restent vos données. Seul vous (et les personnes à qui vous choisissez de donner accès) pouvez les décrypter. C’est un atout précieux pour la confidentialité, car cela limite drastiquement les conséquences d’une fuite : des données chiffrées fort restent incohérentes et inutilisables pour quiconque n’a pas la clé. Ce principe apporte donc une tranquillité d’esprit supplémentaire lors de l’utilisation de services en ligne, en particulier pour des données sensibles ou confidentielles.
Chiffrement de bout en bout (E2EE) : protéger les données d’un extrémité à l’autre
Le chiffrement de bout en bout, souvent abrégé E2EE (de l’anglais end-to-end encryption), est une méthode de sécurisation des communications et des données qui assure que seuls l’expéditeur et le destinataire légitimes peuvent lire le message ou le fichier échangé. “De bout en bout” signifie que les données sont chiffrées à chaque étape de leur trajet, depuis le point de départ (un appareil ou logiciel côté expéditeur) jusqu’au point d’arrivée (l’appareil du destinataire), en passant par tous les intermédiaires. Même si l’information transite par des serveurs, des réseaux ou un cloud, elle reste illisible pour tous les tiers non autorisés.
Prenons l’exemple d’un courriel chiffré de bout en bout : lorsque vous rédigez votre message, votre appareil le chiffre immédiatement à l’aide d’une clé de chiffrement. Le serveur de messagerie (que ce soit Gmail, Outlook ou un service comme ProtonMail) ne verra passer qu’un message brouillé. Arrivé dans la boîte de réception du destinataire, le message ne pourra être déchiffré que par ce destinataire, disposant de sa propre clé secrète correspondante. Ainsi, personne d’autre – ni le fournisseur de messagerie, ni un pirate interceptant les communications, ni même une autorité qui demanderait l’accès aux données – ne peut lire le contenu en clair. C’est l’équivalent numérique d’envoyer une lettre dans un coffre-fort que seul le destinataire peut ouvrir.
Historiquement, le chiffrement de bout en bout a longtemps été complexe à mettre en œuvre (il fallait gérer manuellement des paires de clés, comme avec le célèbre logiciel PGP dans les années 1990). Cela le réservait à des usages très spécialisés. Mais les choses ont beaucoup évolué : aujourd’hui, de nombreux outils intègrent l’E2EE de façon transparente pour l’utilisateur. Par exemple, l’application de messagerie Signal applique automatiquement un chiffrement de bout en bout à toutes les conversations : quand vous échangez des messages ou des appels sur Signal, vous n’avez aucune configuration à faire, tout est chiffré sans intervention de votre part et même l’entreprise Signal ne peut pas lire vos échanges. D’autres messageries grand public comme WhatsApp ont également adopté cette technologie pour les communications personnelles (bien que WhatsApp collecte d’autres métadonnées, la confidentialité du contenu des messages est assurée par l’E2EE).
Le chiffrement de bout en bout ne concerne pas que la messagerie instantanée ou les e-mails : on le retrouve aussi dans des outils de visioconférence, des services de partage de fichiers, et même certains stockages en nuage. Par exemple, lorsque vous sauvegardez des fichiers via un service comme Tresorit ou Proton Drive, ils sont chiffrés sur votre appareil et ne sont déchiffrables que par vous ; c’est une forme d’E2EE pour le stockage de fichiers (c’est très proche du principe Zero Knowledge évoqué précédemment – en fait, l’E2EE est souvent le mécanisme par lequel on réalise une architecture Zero Knowledge).
Les avantages du chiffrement de bout en bout sont multiples. D’abord, il garantit la confidentialité : même en cas d’interception, vos données restent privées. Ensuite, il assure l’intégrité : si un tiers malveillant tentait de modifier un message chiffré en transit, le destinataire ne pourrait pas le déchiffrer correctement (ou la signature numérique associée ne correspondrait pas), ce qui permet de détecter toute altération. Enfin, sur un plan plus sociétal, le déploiement large de l’E2EE renforce la liberté d’expression et la vie privée en empêchant toute surveillance indiscriminée des communications. C’est pourquoi de nombreuses organisations de défense des droits et gouvernements encouragent son utilisation pour protéger les données personnelles.
En pratique, pour un utilisateur non technique, le chiffrement de bout en bout se fait souvent oublier car il est intégré dans les applications modernes. Par exemple, si vous utilisez ProtonMail pour correspondre avec un collègue, l’ensemble des emails que vous échangez entre boîtes ProtonMail sont automatiquement chiffrés de bout en bout, sans action requise de votre part. Il en va de même lorsque deux personnes discutent sur Signal ou sur Element/Matrix (une autre plateforme de messagerie sécurisée souvent utilisée dans le milieu professionnel ou communautaire). Le véritable défi n’est donc plus tant l’aspect technique que l’adoption généralisée : convaincre vos contacts, vos partenaires ou vos clients d’utiliser ces canaux sécurisés pour échanger des informations sensibles, au lieu de canaux traditionnels non chiffrés (SMS, courriel ordinaire, etc.).
Pour résumer, l’E2EE est le fondement technique d’un Internet privé et sécurisé. Il vient compléter le principe Zero Trust en s’assurant que, même si un intrus parvenait à s’infiltrer dans vos communications ou vos stockages, il ne pourrait rien en comprendre. De la sorte, vos données restent entre vos mains et celles de vos interlocuteurs autorisés – d’un bout à l’autre du chemin.
Des principes complémentaires et indissociables
Après avoir défini séparément le Zero Trust, le Zero Knowledge et le chiffrement de bout en bout, il est important de comprendre qu’ils ne s’opposent pas mais se complètent pour former une approche de sécurité holistique. Chacun de ces trois concepts couvre un angle particulier de la protection des données : ensemble, ils offrent une défense en profondeur, du niveau organisationnel jusqu’au niveau technique le plus fin.
Zero Trust est avant tout une stratégie organisationnelle et architecturale. Il agit comme un filtre d’accès et un bouclier interne : on vérifie l’identité et le droit de chaque utilisateur ou dispositif à chaque action, on cloisonne les ressources pour qu’une intrusion locale ne devienne pas un désastre global, et on adopte une posture méfiante par défaut. Cependant, Zero Trust ne préjuge pas de ce qui arrive si, malgré tous ces contrôles d’accès, une donnée venait à être interceptée ou volée. Par exemple, vous pouvez bien multiplier les contrôles, il n’en reste pas moins que des informations circuleront sur des réseaux et seront stockées quelque part.
C’est ici qu’interviennent le chiffrement de bout en bout et l’architecture Zero Knowledge. Ils prennent le relais au niveau de la donnée elle-même : grâce à eux, si par malheur un individu non autorisé parvient tout de même à accéder à un fichier ou à intercepter une communication (que ce soit un pirate externe, un employé malintentionné ou même un prestataire de services), il ne pourra pas l’exploiter. En effet, les données seront cryptées de telle sorte que seules les personnes légitimes possèdent les clés de déchiffrement. En quelque sorte, Zero Trust essaie de ne laisser entrer personne de non autorisé, tandis que Zero Knowledge et E2EE font en sorte que, même si quelqu’un de malintentionné entrait ou espionnait, il ne trouve que des “coffres fermés” dont il ne possède pas la clé.
On peut illustrer cette complémentarité par une analogie simple : imaginons une entreprise comme une banque physique. Le Zero Trust serait l’ensemble des gardes, des contrôles de badge et des portes blindées qui compartimentent la banque pour que chaque employé n’aille qu’où il a le droit, et pour vérifier chaque visiteur. Le chiffrement de bout en bout et le zero knowledge seraient la pratique de mettre les documents les plus sensibles dans des coffres-forts auxquels seuls les clients ou quelques personnes triées sur le volet ont la combinaison. Ainsi, même si un voleur parvenait à s’introduire dans la banque (malgré les gardes), il repartirait les mains vides car il ne pourrait pas ouvrir les coffres. Mieux encore, même un employé de la banque qui n’aurait pas la combinaison ne pourrait pas lire le contenu des coffres s’il y jetait un œil.
En pratique, pour une organisation, cela signifie que ces principes doivent être adoptés simultanément et de manière cohérente. Par exemple, mettre en place un modèle Zero Trust sans chiffrer les données laisserait une faiblesse : un pirate interne ou une fuite pourrait exposer des informations en clair. Inversement, chiffrer les données sans appliquer Zero Trust pourrait conduire à des failles par usage abusif de comptes légitimes (un utilisateur interne possédant la clé pourrait accéder à tout s’il n’y a pas de restrictions de privilèges). C’est en combinant les deux qu’on obtient un niveau de sécurité optimal : les accès sont difficilement obtenables et les données sont de toute façon protégées.
De plus, ces trois concepts s’inscrivent dans une tendance plus large qui est celle du “Zero Trust + Zero Knowledge by design”, en parallèle de l’approche « confidentialité dès la conception» prônée par les réglementations modernes. Cela signifie que lors de la conception de tout nouveau système, logiciel ou flux de travail, on devrait réfléchir par défaut en termes de « Quelles données pouvons-nous éviter de stocker ou de partager en clair ? Pouvons-nous faire en sorte que même nous, en tant que fournisseur ou administrateur, n’y ayons pas accès ? Qui a réellement besoin d’accéder à quoi, et comment limiter ce périmètre ? ». En posant ces questions tôt et en adoptant ces principes, on bâtit des systèmes résilients : une faille de sécurité isolée ne compromet pas tout, et la confidentialité reste préservée y compris face à des événements imprévus.
En résumé, Zero Trust, Zero Knowledge et E2EE sont les trois faces d’une même médaille. Ils abordent la sécurité sous des angles différents – respectivement le contrôle des accès, la confidentialité intrinsèque des données, et la sécurisation des communications – mais partagent une philosophie commune : minimiser la confiance accordée aux intermédiaires ou aux parades uniques, et multiplier les couches de protection indépendantes. Pour toute organisation soucieuse de protéger des données sensibles, les mettre en œuvre conjointement offre une synergie puissante contre la majorité des menaces connues.
L’importance de ces principes dans le secteur de la santé privée
Le secteur de la santé privée (cliniques, cabinets médicaux, laboratoires, etc.) manipule parmi les données les plus sensibles qui soient : les renseignements médicaux des patients. Par nature, ces informations sont confidentielles et hautement personnelles – leur divulgation non autorisée pourrait avoir des conséquences graves sur la vie privée des individus (discrimination, préjudices professionnels, détresse psychologique, etc.). En outre, le milieu de la santé est une cible de choix pour les cybercriminels, qui savent que les données de santé se revendent cher sur le marché noir de par leur richesse (informations d’identité, numéros d’assurance maladie, détails médicaux pouvant servir au chantage…). Pour toutes ces raisons, appliquer les principes de Zero Trust, Zero Knowledge et E2EE dans la santé privée est d’une importance cruciale.
Zero Trust dans la santé : Historiquement, de nombreux établissements de santé fonctionnaient en réseau fermé, avec une confiance implicite entre les différents systèmes internes. Mais aujourd’hui, avec l’informatisation des dossiers médicaux, la connectivité des objets médicaux et le besoin d’accès à distance (par exemple un médecin qui consulte les résultats d’un patient depuis son cabinet privé ou depuis chez lui), la frontière interne/externe est floue. Il est donc indispensable d’adopter une posture Zero Trust. Cela se traduit par exemple par l’obligation pour chaque professionnel de santé de s’authentifier fortement pour accéder aux dossiers (via une carte à puce de professionnel de santé, un mot de passe et un second facteur, etc.), par la limitation des accès aux seuls dossiers des patients pris en charge (principe du moindre privilège), et par une surveillance des accès inhabituels. Un infirmier n’a pas besoin de consulter l’intégralité des dossiers de la clinique ; un tel accès global serait non seulement injustifié en termes de confidentialité, mais aussi dangereux en cas de compromission de son compte. Zero Trust aide à cloisonner ces accès et à responsabiliser chaque étape : par exemple, un médecin ne pourrait accéder aux résultats de laboratoire d’un patient que s’il est en relation de soins avec ce patient, autrement le système lui refuserait la requête.
Chiffrement de bout en bout et Zero Knowledge pour les données de santé : Au-delà du contrôle des accès, il est vivement recommandé (et de plus en plus requis) que les données de santé soient chiffrées dès que possible. Idéalement, les dossiers médicaux électroniques et les échanges entre praticiens devraient bénéficier d’un chiffrement de bout en bout. Imaginons qu’un patient envoie par courriel des documents médicaux (ex. un scan de résultat d’analyse sanguine) à son médecin : si cet envoi se fait via un email classique non chiffré, ces données circulent en clair sur internet et pourraient être interceptées. De même, si un laboratoire héberge ses rapports sur un cloud grand public sans chiffrement côté client, une fuite de ce cloud exposerait ces rapports lisiblement. En appliquant le principe de Zero Knowledge, on peut au contraire stocker les données de santé de manière chiffrée dont seuls les professionnels de santé ou le patient ont la clé. Par exemple, une clinique privée pourrait utiliser une solution sécurisée de partage de fichiers médicaux où chaque document est chiffré de bout en bout – un peu sur le modèle de ce que propose ProtonMail pour les emails ou Tresorit pour les fichiers.
Des outils concrets existent déjà : certaines plateformes de messagerie médicale ou d’échange de résultats offrent un chiffrement fort. Citons par exemple Signal ou WhatsApp (Professionnel) que certains médecins commencent à utiliser pour communiquer entre eux au sujet de patients, précisément parce que ces applications chiffrent les messages de bout en bout, contrairement au SMS ou à l’email standard. De même, des services comme ProtonMail permettent d’envoyer à un patient un email chiffré dont lui seul pourra lire le contenu (éventuellement en entrant un mot de passe partagé par un autre canal). Certes, intégrer de tels outils dans les workflows médicaux demande des ajustements (et parfois une acculturation du personnel soignant au numérique), mais l’enjeu le justifie.
Appliquer ces principes permet aussi de respecter les exigences légales et déontologiques. Par exemple, la Loi 25 au Québec impose une protection rigoureuse des renseignements personnels, et dans le domaine de la santé plus particulièrement, il existe des règles professionnelles strictes sur le secret médical. Si un cabinet de santé privée subit une fuite de données patients, les conséquences légales et financières pourraient être lourdes, sans parler de la perte de confiance des patients. À l’inverse, investir dès maintenant dans le Zero Trust et le chiffrement se révèle être un gage de sérieux et de fiabilité. D’ailleurs, le Collège des médecins et autres instances recommandent de plus en plus explicitement de ne communiquer des informations de santé qu’au travers de moyens sécurisés. Concrètement, cela signifie ne plus envoyer de résultats par fax ou email non protégé, ne pas conserver de données patients sur un portable non chiffré, etc.
En adoptant une approche Zero Trust, Zero Knowledge et E2EE, un établissement de santé privée protège non seulement la vie privée de ses patients, mais se protège également lui-même. Un cas fréquent de cyberattaque dans la santé est le rançongiciel (ransomware) : le hacker chiffre lui-même vos données et vous demande une rançon pour les déverrouiller. Si vos données étaient déjà chiffrées de manière robuste et si vous avez cloisonné vos accès (Zero Trust), l’impact d’un ransomware peut être contenu (par exemple les sauvegardes sont chiffrées et isolées, donc l’attaquant ne peut ni les lire ni les détruire facilement). De plus, même en cas de vol de données, des informations médicales fortement chiffrées ne pourront être ni lues ni utilisées contre vos patients. C’est un élément de résilience en plus, qui peut faire la différence entre un incident contenu et un véritable désastre sanitaire et éthique.
Des principes vitaux pour les organismes sans but lucratif (OSBL)
Les organismes sans but lucratif (OSBL), qu’il s’agisse d’organismes de bienfaisance, d’associations communautaires ou d’ONG, peuvent à première vue se sentir moins concernés par la sécurité informatique avancée. On entend parfois : « Nous sommes une petite organisation, nous n’avons pas de données vraiment sensibles ou de grosses sommes d’argent, les pirates ne vont pas s’intéresser à nous ». Malheureusement, cette perception est erronée : les OSBL sont aussi ciblés par les cybermenaces, et souvent de manière opportuniste. D’une part, parce qu’elles ont tout de même des informations de valeur (ne serait-ce que les listes de membres ou de donateurs, comportant adresses, courriels, parfois informations bancaires pour les dons récurrents). D’autre part, parce que les OSBL disposent rarement d’une équipe TI dédiée ou de moyens importants pour la cybersécurité, ce qui en fait des cibles “faciles” aux yeux de certains attaquants. Enfin, certaines organisations à but non lucratif traitent de sujets sensibles (droits humains, aide aux personnes vulnérables, militantisme politique, etc.) qui peuvent intéresser des acteurs malveillants cherchant à nuire à leur cause ou à révéler l’identité de leurs bénéficiaires.
Le Zero Trust adapté aux OSBL : Même avec des ressources limitées, un OSBL peut implémenter progressivement les principes du Zero Trust. Par exemple, s’assurer que chaque bénévole ou employé ne puisse accéder qu’aux données nécessaires à son rôle est un bon début (principe du moindre privilège). Inutile qu’un bénévole ait accès à la totalité de la base de données des donateurs s’il ne gère que la logistique d’un événement local. Segmenter l’information par projet ou par fonction réduit les risques qu’un compte compromis ou une erreur humaine expose tout le patrimoine informationnel de l’organisme. Par ailleurs, mettre en place une politique de mots de passe forts et d’authentification multifacteur pour les comptes email et les comptes des réseaux sociaux de l’OSBL est une mesure concrète issue du Zero Trust (on ne fait pas confiance au simple mot de passe, on exige une preuve supplémentaire comme un code ou une clé de sécurité). Ces mesures peuvent être adoptées sans investir des fortunes : il existe des gestionnaires de mots de passe et des solutions MFA gratuites ou à faible coût adaptés aux petites structures. En somme, Zero Trust pour un OSBL consiste surtout à instaurer de la discipline dans la gestion des accès et du parc informatique (même modeste) : mises à jour régulières des systèmes, suppression des accès obsolètes, vérification avant de cliquer sur des liens douteux, etc. Ce sont souvent des pratiques plus organisationnelles que technologiques, et il est possible de former le personnel et les bénévoles à ces bonnes pratiques via des ressources en ligne ou des ateliers (on trouve par exemple des guides de cybersécurité spécialement conçus pour le milieu communautaire québécois).
Chiffrement et Zero Knowledge pour la confidentialité des populations servies : De nombreux OSBL collectent des renseignements sur leurs usagers ou bénéficiaires : pensez à une association qui aide des personnes en situation d’itinérance, elle a peut-être des dossiers avec nom, date de naissance, situation médicale sommaire, etc. Ou une organisation qui défend les droits LGBTQ+ dans un pays répressif, et qui détient la liste de ses membres et des témoignages. La confidentialité est souvent essentielle pour protéger ces personnes. Le chiffrement de bout en bout prend ici tout son sens. Par exemple, au lieu d’échanger par SMS ou Facebook Messenger (pas chiffrés de bout en bout par défaut pour ce dernier), les travailleurs et bénévoles pourraient communiquer via Signal ou Telegram en mode secret pour discuter des cas sensibles. De même, lorsqu’il s’agit de stocker des données personnelles, un OSBL devrait envisager des solutions cloud sécurisées où les documents sont chiffrés côté client. Utiliser un service gratuit grand public comme Google Drive ou Dropbox pour y mettre la liste des donateurs peut sembler pratique, mais ces services n’offrent pas de zero knowledge : en théorie, Google ou Dropbox pourraient accéder aux données (ou être forcés de les remettre à des autorités étrangères si hébergées à l’étranger). À la place, une solution comme Tresorit (même si payante) ou des alternatives open-source chiffrées pourraient être déployées pour stocker ces informations en toute confiance. Il existe même des projets open-source que des bénévoles calés en informatique peuvent aider à mettre en place, par exemple une instance de stockage chiffré Nextcloud couplée à l’application Seald ou Cryptomator pour assurer le chiffrement des fichiers. Le niveau de complexité dépendra des compétences disponibles, mais l’idée est que même un OSBL peut atteindre un haut niveau de confidentialité sans forcément de gros moyens, en s’appuyant sur les bonnes solutions.
Renforcer la confiance et la conformité : Au-delà de la protection immédiate, adopter ces bonnes pratiques apporte aussi des bénéfices en termes de confiance de la part des partenaires et du public. Un OSBL gère souvent la confiance de ses donateurs et bénéficiaires comme une précieuse ressource. S’il vient à divulguer involontairement des informations sur ses donateurs (imaginons une fuite de la liste de ceux qui soutiennent une cause sensible), cela peut non seulement nuire aux individus concernés, mais aussi décourager de futurs dons par peur d’exposition. Dans un contexte québécois, rappelons que la Loi 25 s’applique également aux organismes à but non lucratif dans la mesure où ils traitent des renseignements personnels dans le cadre d’activités “commerciales” (ce qui est parfois flou, mais par précaution beaucoup d’OSBL préfèrent se conformer aux principes généraux de la loi). Cette loi impose par exemple de signaler toute atteinte à la protection des données aux personnes concernées et à la Commission d’accès à l’information. Il est bien plus simple – et responsable – de prévenir ces incidents par le chiffrement et le contrôle strict des accès, que d’avoir à gérer les conséquences d’une fuite de données.
Notons d’ailleurs que des programmes d’aide existent pour soutenir les OSBL dans l’amélioration de leur cybersécurité. Au Québec, un programme appelé MaLoi25 a été lancé pour accompagner les petites organisations (y compris OBNL) dans la mise en conformité et la sécurisation de leurs données, avec un soutien financier public. De plus, le Centre canadien pour la cybersécurité a publié des guides et même un rapport soulignant l’importance de protéger le milieu communautaire. Tout cela indique bien que même du point de vue des instances officielles, la cybersécurité des OSBL est désormais prise au sérieux. Pour un organisme, saisir l’opportunité d’être proactif sur ce sujet peut devenir un facteur différenciant : cela rassure les bailleurs de fonds institutionnels, les fondations ou les partenaires gouvernementaux de savoir que l’organisation a mis en place des mesures pour protéger les données.
En somme, Zero Trust, Zero Knowledge et E2EE dans un OSBL reviennent à préserver sa mission et ses valeurs. En protégeant les données, on protège les personnes que l’on aide et on assure la pérennité de l’organisme lui-même (qui pourrait être gravement affecté par une cyberattaque majeure). Et contrairement à une idée reçue, la taille ou la nature non lucrative n’immunise pas contre les risques : c’est souvent l’inverse, les petites structures sont visées précisément parce qu’elles sont perçues comme moins préparées. Heureusement, en 2025 il existe de plus en plus d’outils abordables (voire gratuits) et de ressources pour aider les OSBL à atteindre un niveau de sécurité satisfaisant, sans compromettre leur budget ni leur fonctionnement quotidien.
Des enjeux tout aussi cruciaux pour les petites et moyennes entreprises (PME)
Les PME représentent le tissu économique majoritaire au Québec comme ailleurs. Par leur taille et leurs ressources limitées, elles se retrouvent souvent dans une situation similaire aux OSBL en matière de cybersécurité : elles ont parfois le sentiment de ne pas être des cibles prioritaires, ou pensent ne pas pouvoir investir autant que les grandes entreprises dans des solutions de sécurité. Cependant, la réalité est sans équivoque : les PME sont visées massivement par les cyberattaques. Que ce soit via du phishing ciblé, des rançongiciels ou le vol de données clients, les attaquants ne “boudent” pas les petites entreprises, bien au contraire. Des rapports récents indiquent qu’une part importante (plus de la moitié) des incidents de cybersécurité déclarés impliquent des PME. Et malheureusement, les conséquences y sont souvent dramatiques : le manque de réserves financières ou de plans de secours fait que de nombreuses PME ne se relèvent pas après une cyberattaque majeure (on estime qu’environ 60 % des petites entreprises font faillite dans l’année qui suit une cyberattaque grave ou une perte massive de données).
Zero Trust pour PME, une assurance contre les imprévus : Pour une PME, adopter Zero Trust peut se traduire par quelques mesures phares assez simples à comprendre. Par exemple, mettre en place un VPN d’entreprise avec authentification forte pour tout accès distant aux ressources internes (plutôt que d’exposer un serveur RDP ou une base de données sans protection sur internet). Ou encore, cloisonner les différents services : la personne en charge de la facturation n’a pas besoin d’accéder aux fichiers de conception des produits, et inversement les ingénieurs n’ont pas à consulter la base comptable. Segmenter ces accès limite la casse en cas de compromission d’un compte interne. De plus, Zero Trust incite à surveiller activement les comportements anormaux : même dans une PME de 20 employés, si soudain le compte d’un employé du marketing tente d’accéder à des archives techniques ou d’exporter l’ensemble du fichier clients à 2h du matin, c’est un signal d’alarme à ne pas rater. Des solutions de détection existent à des coûts abordables (certaines fonctionnalités de sécurité sont même incluses nativement dans les suites courantes comme Microsoft 365 Business ou Google Workspace). Il suffit souvent d’activer ces fonctions et de paramétrer des alertes. Ainsi, Zero Trust n’est pas forcément synonyme d’achats massifs de nouveaux outils : c’est souvent une question de paramétrage et de politique interne. Par exemple, imposer la double authentification sur la messagerie d’entreprise, c’est un choix de configuration plus qu’une dépense (la plupart des services la proposent sans frais supplémentaires).
Chiffrement des données client et Zero Knowledge : Les PME traitent des données variées qui peuvent inclure des renseignements personnels sur leurs clients, fournisseurs, partenaires, etc., ainsi que des données sensibles comme des secrets de fabrication, des plans, du code source, etc. Protéger ces informations par du chiffrement est un garde-fou indispensable. Imaginez une petite entreprise de design qui stocke les maquettes de ses clients sur un service cloud pour collaborer : si ce service est compromis et que les fichiers ne sont pas chiffrés, des données exclusives (parfois sous NDA) peuvent fuiter et causer un préjudice commercial important. À l’inverse, si l’entreprise utilise un outil cloud chiffré de bout en bout ou ajoute une couche de chiffrement elle-même (via un logiciel comme VeraCrypt ou Cryptomator pour chiffrer localement avant synchronisation), une fuite éventuelle ne révélera rien d’exploitable. Beaucoup de PME utilisent désormais des outils SaaS (logiciels en ligne) pour la gestion quotidienne : CRM, ERP, etc. Il est judicieux de se renseigner si ces services offrent des options de chiffrement avancé ou au moins la possibilité d’exporter et chiffrer en interne les données les plus critiques. Par exemple, certaines solutions de courrier électronique professionnelles offrent un mode de chiffrement de bout en bout pour les emails sensibles ; sinon, une PME peut opter pour un prestataire comme ProtonMail pour les communications confidentielles. De même, pour le partage de fichiers avec des partenaires, privilégier des plateformes avec option de chiffrement côté client (ou utiliser des outils de chiffrement de fichiers avant envoi) peut éviter bien des déboires en cas d’interception.
Allier cybersécurité et conformité : Au Québec, depuis l’entrée en vigueur de la Loi 25, toutes les entreprises, peu importe leur taille, ont l’obligation de protéger adéquatement les renseignements personnels qu’elles détiennent. Cela inclut la PME de quartier autant que le grand groupe. Concrètement, une PME doit désormais : désigner une personne responsable de la protection des données, tenir un registre des incidents de confidentialité, et mettre en place des politiques de gouvernance des renseignements personnels. Cela peut sembler intimidant, mais ce sont des démarches adaptables à l’échelle d’une petite structure. Implémenter Zero Trust et le chiffrement aide justement à se conformer à ces exigences. Par exemple, la Loi 25 oblige à restreindre l’accès aux informations aux seules personnes qui en ont besoin et à appliquer le concept de “pertinence” des données collectées. On reconnaît là le principe du moindre privilège et la minimisation chère au Zero Trust. De plus, si une PME souhaite utiliser un service infonuagique situé à l’étranger pour héberger des données personnelles, la loi demande dorénavant de faire une évaluation des facteurs relatifs à la vie privée et de s’assurer que les données bénéficieront d’une protection adéquate hors Québec. Utiliser un fournisseur Zero Knowledge ou chiffrer les données avant de les transmettre est justement un moyen efficace de garantir cette protection adéquate : même stockées hors province, les données demeurent chiffrées et donc conformes à l’esprit de la loi (sinon la lettre). En cas d’audit ou d’incident, la PME pourra démontrer qu’elle a pris les mesures de l’état de l’art pour sécuriser les renseignements (ce qui peut la protéger de sanctions ou au moins réduire sa responsabilité).
Au-delà de la conformité, intégrer ces principes peut devenir un argument commercial pour une PME. De plus en plus de clients, notamment dans le B2B, exigent des garanties de sécurité de la part de leurs fournisseurs. Pouvoir afficher que l’on chiffre les données confiées, que l’on a mis en place une approche Zero Trust en interne, c’est prouver son sérieux. Cela rassure les clients sur le fait qu’en travaillant avec vous, leurs propres données ou celles de leurs utilisateurs finaux ne seront pas exposées. Dans un monde où la réputation numérique compte, une PME gagne à se démarquer positivement en étant proactive sur la cybersécurité plutôt qu’attendre l’incident. Comme le soulignaient certains experts, la sécurité doit passer du statut de coût à celui d’investissement : pour une petite entreprise, chaque euro investi judicieusement dans la prévention (pare-feux, sauvegardes chiffrées, formations) peut épargner des milliers en cas d’attaque évitée ou contenue.
En résumé, pour les PME, Zero Trust fournit une armure organisationnelle, Zero Knowledge et E2EE fournissent un coffre-fort informationnel. Ensemble, ils assurent que la PME, aussi petite soit-elle, ne sera pas une proie facile. Et si malgré tout elle est attaquée, elle aura les moyens de résister et de rebondir sans y laisser sa viabilité. Dans un contexte économique où les menaces numériques sont parfois existentielles pour les petites structures, ces principes ne sont plus un luxe technique mais bien une condition de survie et de prospérité.
Cybersécurité, souveraineté numérique et conformité légale : des enjeux incontournables
Nous l’avons vu, Zero Trust, Zero Knowledge et le chiffrement de bout en bout constituent un socle de sécurité robuste. Mais au-delà des considérations techniques, leur adoption s’inscrit dans un contexte plus large de prise de conscience collective autour de trois enjeux : la menace cyber grandissante, la recherche d’une souveraineté numérique, et le renforcement du cadre légal. Ces trois dynamiques, qui se manifestent fortement au Québec ces dernières années, font que plus aucune organisation ne peut se permettre d’ignorer ces principes de sécurité.
L’urgence de la cybersécurité
Les cyberattaques sont en forte hausse partout dans le monde, et le Québec n’est pas épargné. Rançongiciels paralysant des entreprises manufacturières, vols de données dans des cliniques, hameçonnage ciblant des OSBL pour détourner des fonds : il ne se passe plus une semaine sans qu’une cyberattaque ne soit rapportée dans les médias. Cette généralisation du risque a deux conséquences : d’une part, la probabilité d’être soi-même attaqué un jour n’est plus négligeable, même pour une petite structure. D’autre part, le coût moyen des incidents ne cesse d’augmenter (pertes financières directes, interruption d’activité, coûts de restauration des systèmes, pénalités légales, etc.).
Adopter les principes de Zero Trust et du chiffrement, c’est un moyen de se préparer au pire scénario. On parle souvent de résilience en cybersécurité : il s’agit de la capacité à continuer à fonctionner et à protéger l’essentiel même en situation de crise. Par exemple, une entreprise dont tous les postes de travail seraient chiffrés par un rançongiciel pourra repartir plus vite si elle a segmenté son réseau (Zero Trust : les sauvegardes sur un autre segment n’ont pas été atteintes par le malware) et si ces sauvegardes étaient elles-mêmes chiffrées (les attaquants n’ont pas pu les supprimer ou les lire pour faire du chantage). De même, une fuite de données client aura des impacts beaucoup moindres si ces données sont chiffrées (E2EE/Zero Knowledge) : la fuite sera essentiellement du bruit incompréhensible pour les attaquants. En somme, ces principes ne garantissent pas d’éviter l’attaque, mais ils en limitent grandement les dégâts. C’est un peu comme avoir une construction parasismique dans une zone où les tremblements de terre sont fréquents : on ne peut empêcher le séisme, mais on évite l’effondrement.
Souveraineté numérique et contrôle des données
Le concept de souveraineté numérique renvoie à l’idée de garder la maîtrise de ses données et de ne pas dépendre entièrement de puissances étrangères ou de grands acteurs technologiques pour assurer la sécurité et la confidentialité de l’information. Au Québec, cette notion prend de l’ampleur à mesure que l’on réalise que beaucoup de données sensibles (par exemple des données médicales, ou des informations stratégiques d’entreprises locales) sont hébergées sur des serveurs aux États-Unis ou ailleurs, soumis à des lois étrangères (comme le Patriot Act ou le Cloud Act américains qui peuvent autoriser des agences à requérir des données).
Les principes de Zero Knowledge et de chiffrement de bout en bout offrent une réponse pragmatique à ce défi : chiffrer localement, contrôler localement. Si vos données sont chiffrées par vous avant d’être envoyées sur un cloud étranger, vous conservez en quelque sorte votre “souveraineté” sur ces données car le fournisseur étranger ne peut rien en faire sans votre accord (puisqu’il ne détient pas la clé). C’est comme exporter un document dans un coffre inviolable : peu importe le pays de destination, personne sur place ne pourra ouvrir le coffre sans votre clé. Ainsi, même en utilisant des services internationaux, une organisation québécoise peut se conformer à ses exigences locales de confidentialité et de respect de la vie privée.
On voit aussi émerger une offre de plus en plus abondante de services de cybersécurité ou de stockage canadiens ou québécois. Par exemple, des clouds certifiés Cloud souverain où les données sont garanties d’être hébergées au Canada, combinés avec du chiffrement côté client, peuvent intéresser les entreprises souhaitant éviter tout transfert de données non protégé à l’étranger. Certaines entreprises locales se positionnent sur ce créneau, offrant des alternatives à Office 365 ou Google Workspace, mais intégrant nativement du Zero Knowledge. L’adoption de tels services contribue à la souveraineté numérique en favorisant un écosystème local de confiance.
Enfin, la souveraineté numérique concerne aussi la maîtrise technique. En adoptant le modèle Zero Trust, une organisation évite de se reposer sur l’illusion d’une sécurité fournie entièrement par un prestataire externe ou par un périmètre. Elle développe en interne une culture de la sécurité continue. C’est un moyen de ne pas déléguer entièrement la responsabilité à autrui. Bien entendu, on peut (et on doit) s’appuyer sur des experts externes, des consultants, des produits de sécurité, mais l’approche Zero Trust rappelle que in fine, c’est à l’organisation de définir qui accède à quoi et de s’assurer que ces règles sont respectées. Cela rejoint l’idée de souveraineté : garder la main sur ses décisions de sécurité, ne pas simplement faire confiance aveuglément à un éditeur ou à une configuration par défaut.
Conformité légale et obligations croissantes
Le cadre légal s’est durci en matière de protection des données. Au Québec, la Loi 25 (anciennement projet de loi 64) impose progressivement depuis 2022-2023 toute une série d’obligations aux entreprises et organismes. Parmi les plus notables :
- Désigner un responsable de la protection des renseignements personnels (souvent le dirigeant par défaut).
- Mettre en place des politiques et pratiques encadrant la gouvernance des renseignements personnels (d’ici septembre 2024).
- Tenir un registre des incidents de confidentialité et notifier la Commission d’accès à l’information ainsi que les personnes touchées en cas d’incident présentant un risque sérieux.
- Effectuer des évaluations des facteurs relatifs à la vie privée (EFVP) avant de communiquer des renseignements personnels hors Québec ou d’adopter des systèmes impliquant des données personnelles sensibles.
- Obtenir des consentements explicites et éclairés, faciliter l’exercice des droits des personnes (accès, rectification, effacement, portabilité, etc.).
- Et bien sûr, appliquer des mesures de sécurité proportionnées à la sensibilité des informations, sous peine de sanctions en cas de manquement (amendes qui peuvent aller jusqu’à 25 millions $ ou 4 % du chiffre d’affaires mondial, alignant le Québec sur les standards internationaux tels que le RGPD européen en termes de sévérité).
Dans ce contexte, Zero Trust, Zero Knowledge et E2EE ne sont pas explicitement nommés dans la loi, mais ils sont d’excellents moyens de satisfaire aux exigences qu’elle pose. Par exemple, la loi parle de rendre les renseignements accessibles uniquement à ceux qui doivent y avoir accès : c’est exactement ce que fait une politique Zero Trust bien appliquée (on pourrait la traduire en “accès au moindre privilège”). Elle exige aussi une protection adéquate lors de transfert hors Québec : chiffrer de bout en bout ces transferts et utiliser des fournisseurs zero knowledge, c’est démontrer que l’on apporte cette protection adéquate. La loi valorise également la notion de « sécurité dès la conception » (security by design) : intégrer le chiffrement et le contrôle strict des accès dès la phase de conception d’un nouveau système ou service est précisément l’incarnation de ce principe.
Être conforme légalement, ce n’est pas seulement éviter des amendes, c’est aussi construire la confiance des parties prenantes (clients, citoyens, partenaires). On observe que de plus en plus de contrats B2B incluent des clauses de sécurité et de protection des données : pour gagner des marchés, il faut prouver qu’on est à niveau. Pour les entreprises québécoises, se conformer à la Loi 25 n’est pas qu’une charge administrative : cela peut devenir un avantage concurrentiel sur les marchés où la protection de la vie privée est valorisée. Par exemple, une PME tech québécoise pourrait mettre en avant le fait qu’elle respecte l’équivalent local du RGPD et qu’elle chiffre toutes les données de ses utilisateurs ; à l’ère du scandale Cambridge Analytica et autres, c’est un argument marketing qui parle.
En somme, le renforcement du cadre légal – couplé à une sensibilisation accrue du public aux questions de confidentialité – a élevé le niveau d’exigence. Zero Trust, Zero Knowledge et E2EE sont trois réponses concrètes pour non seulement être en règle, mais souvent dépasser les obligations minimales et ainsi se prémunir plus efficacement. Car au-delà de la loi, n’oublions pas que la pire sanction en cas de défaillance de sécurité, c’est souvent celle du marché ou de l’opinion publique : un client qui retire sa confiance, un partenaire qui résilie un contrat, une réputation entachée. Dans un monde hyperconnecté, la transparence sur les incidents est de mise, et il est très difficile de cacher une fuite ou une attaque majeure. Mieux vaut donc être préventif, et ces trois principes offrent une feuille de route solide pour y parvenir.
Conclusion : vers une sécurité pérenne – résumé, recommandations et pistes d’action
Pour conclure, retenons que Zero Trust, Zero Knowledge et le chiffrement de bout en bout forment un trio indispensable pour quiconque gère des données sensibles à l’ère numérique. Le Zero Trust nous enseigne à ne faire confiance à rien ni personne d’office, et à vérifier systématiquement chaque accès : c’est un changement culturel qui améliore grandement la sécurité interne en évitant les failles de complaisance. Le Zero Knowledge nous assure que nos fournisseurs ou intermédiaires n’en savent zéro sur nos données : en d’autres termes, nous gardons la maîtrise complète de la confidentialité via le chiffrement côté client. Enfin, l’E2EE nous garantit que nos communications et stockages restent privés de bout en bout, sans trous dans l’armure pendant le transfert ou le stockage.
Ces approches, bien que techniques dans leur formulation, se traduisent par des bénéfices tangibles pour une organisation professionnelle non technique : réduction drastique du risque de fuite de données, atténuation des impacts financiers et opérationnels en cas d’incident, conformité aux lois modernes de protection de la vie privée, et renforcement de la confiance accordée par les clients/partenaires. Que vous soyez dirigeant d’une PME de fabrication, gestionnaire dans le secteur de la santé ou directeur d’un OSBL communautaire, vous pouvez y voir des outils pour protéger votre mission et vos actifs dans un paysage numérique semé d’embûches.
Nous comprenons que tout ceci peut sembler complexe à mettre en place. C’est pourquoi nous terminons avec quelques recommandations concrètes et pistes d’action pour amorcer ou poursuivre votre démarche de sécurisation :
- Faites l’inventaire de vos données sensibles : Identifiez clairement quelles informations, si elles étaient compromises, seraient dommageables pour votre organisation ou vos clients/usagers (données personnelles, dossiers médicaux, secrets commerciaux, listes de donateurs, etc.). Cet inventaire vous aidera à prioriser les efforts de protection sur les éléments critiques.
- Adoptez le principe du moindre privilège dès maintenant : Passez en revue qui a accès à quoi au sein de votre organisation. Restreignez les droits excessifs : chaque employé ou bénévole ne devrait voir que les données nécessaires à son travail. Mettez à jour les accès, supprimez les comptes inactifs, segmentez vos répertoires de fichiers par niveau de sensibilité. C’est un pas simple vers le Zero Trust.
- Mettez en place l’authentification multifacteur (MFA) sur vos comptes importants : Emails professionnels, VPN, outils de gestion de projet en ligne, etc. – activez la vérification en deux étapes partout où c’est disponible. Cette simple mesure bloque une grande partie des tentatives d’intrusion (même si un mot de passe est volé, l’attaquant ne pourra pas se connecter sans le second facteur). De nombreux services (Microsoft 365, Google, Facebook, etc.) la proposent gratuitement.
- Chiffrez vos dispositifs et vos sauvegardes : Assurez-vous que les ordinateurs portables de l’organisation, les disques externes, les clés USB contenant des données sensibles sont chiffrés (les systèmes modernes Windows, macOS, Linux offrent le chiffrement du disque – BitLocker, FileVault – souvent en un clic). Ainsi, en cas de vol ou de perte de l’appareil, les données ne seront pas accessibles. De même, chiffrez vos sauvegardes ou utilisez des solutions de sauvegarde qui intègrent le chiffrement. Une sauvegarde non chiffrée oubliée dans un tiroir ou exposée en ligne peut devenir une fuite de données involontaire.
- Utilisez des outils de communication sécurisés : Encouragez l’usage de la messagerie instantanée chiffrée de bout en bout (Signal, WhatsApp, Telegram secret, etc.) pour les échanges professionnels sensibles plutôt que les SMS ou emails classiques. Pour les emails, envisagez d’utiliser des services offrant du chiffrement de bout en bout (comme ProtonMail pour les communications confidentielles). Si cela n’est pas possible à large échelle, au minimum utilisez le chiffrement des pièces jointes pour les documents sensibles (par exemple envoyer un fichier PDF protégé par mot de passe, et communiquer le mot de passe via un autre canal).
- Choisissez vos services cloud avec discernement : Renseignez-vous sur la politique de sécurité de vos fournisseurs de services en ligne. Privilégiez lorsque c’est possible ceux qui offrent un chiffrement zero knowledge. Si vous utilisez des suites collaboratives (Google Drive, OneDrive, etc.) sans cette fonctionnalité, envisagez d’ajouter une couche de chiffrement vous-même pour les fichiers confidentiels (il existe des logiciels qui s’intègrent à ces services pour chiffrer de façon transparente). N’oubliez pas d’examiner où sont stockées vos données : si elles se trouvent hors du Canada, assurez-vous de respecter les obligations (EFVP de la Loi 25) et d’appliquer des mesures de protection supplémentaires.
- Formez et sensibilisez votre équipe : La technologie ne fait pas tout. Expliquez à vos employés ou bénévoles pourquoi ces mesures sont prises, comment repérer un courriel d’hameçonnage, pourquoi il ne faut pas réutiliser les mêmes mots de passe, etc. Une bonne hygiène numérique collective est un élément clé de l’approche Zero Trust (on ne fait pas aveuglément confiance aux emails qu’on reçoit, on redouble de vigilance). De nombreux supports pédagogiques existent en français, et des programmes comme CyberSécuritaire Canada offrent des formations de base pour les petites organisations.
- Élaborez un plan d’intervention en cas d’incident : Préparez-vous au scénario où, malgré tout, un incident se produit. Qui contacter (expert en sécurité, service IT) ? Quelles données faut-il isoler ? Avez-vous des sauvegardes à restaurer ? Qui doit informer les autorités ou les personnes concernées si des renseignements personnels sont en cause ? Un plan de réponse bien défini et testé à l’avance permet de réagir vite et de limiter les dégâts. Et le fait d’avoir mis en place Zero Trust et E2EE facilitera grandement la gestion de crise, car vous saurez précisément quelles brèches sont réellement critiques ou non (une donnée volée mais chiffrée, par exemple, atténue l’urgence).
En appliquant progressivement ces actions, vous faites entrer les principes Zero Trust, Zero Knowledge et E2EE dans la vie quotidienne de votre organisation. Les bénéfices ne tarderont pas à se faire sentir : baisse du nombre d’alertes ou de tentatives réussies d’intrusion, audits de conformité satisfaits plus facilement, tranquillité d’esprit accrue pour vous et vos parties prenantes. Bien sûr, la sécurité est un processus continu, pas un état atteint une fois pour toutes. Il faudra régulièrement mettre à jour les politiques, se tenir informé des nouvelles menaces et des nouvelles solutions. Cependant, avec les fondations solides que constituent ces trois principes, vous serez bien armé pour faire face aux défis actuels et futurs de la protection des données.
En fin de compte, retenir la confiance de vos clients, patients, donateurs ou utilisateurs dans le monde numérique d’aujourd’hui repose sur une équation simple : pas de protection, pas de confiance. Zero Trust, Zero Knowledge et le chiffrement de bout en bout offrent justement cette protection à plusieurs niveaux. Il ne tient qu’à vous de les intégrer à votre stratégie dès maintenant – car ni la réglementation, ni vos utilisateurs, ni les cyber-menaces ne vous laisseront de répit. Mieux vaut être en avance sur ces questions que de subir les conséquences d’un retard.
En résumé, faites de la cybersécurité une priorité transversale, outillez-vous intelligemment, et n’oubliez pas que chaque donnée que vous protégez, c’est un bout de confiance et de valeur ajoutée que vous préservez pour votre organisation.
Sources et bibliographie
- Comprendre le modèle Zero Trust : “ne jamais faire confiance, toujours vérifier.” – OGO Security (blogue), 2 juillet 2024. (Explication détaillée des principes Zero Trust et de leur mise en œuvre technique). Lien
- Le Chiffrement Zéro-Connaissance Expliqué en Termes Simples – AxCrypt (blogue), 18 janvier 2024. (Article pédagogique présentant le concept de chiffrement « zero knowledge » et ses avantages pour la sécurité des données, avec exemples à l’appui). Lien
- Qu’est-ce que le chiffrement de bout en bout et comment fonctionne-t-il ? – Proton Mail (blog Proton, section Guides vie privée), 24 mai 2022. (Présentation accessible de l’E2EE, ses mécanismes et ses bénéfices, illustrée dans le contexte des services Proton.) Lien
- L’importance de la sécurité des données dans les soins de santé – Keeper Security (blogue en français), 15 octobre 2024. (Analyse des principales failles de sécurité dans le secteur de la santé et des meilleures pratiques recommandées, incluant l’accès au moindre privilège et l’utilisation du chiffrement E2EE pour les informations médicales.) Lien
- Loi 25 : Quels sont ses impacts sur votre entreprise ? – Raymond Chabot Grant Thornton (avis d’expert), mis à jour le 31 mai 2024. (Survol clair des dispositions de la Loi 25 au Québec et des obligations pour les entreprises privées, incluant les sanctions encourues et la nécessité de politiques internes de protection des renseignements.) Lien
- Québec Law 25 : What Canada’s New Privacy Law Requires – BigID (blogue, version française), 2023. (Détails sur la Loi 25 et comparaison avec d’autres cadres comme le RGPD, listant les exigences clés telles que consentement, évaluations de vie privée, notification d’incident, etc.) Lien
- Cybersécurité : Pourquoi la loi 25 est une opportunité ? – Eficio (blogue), 2023. (Réflexion d’expert sur l’évolution de la cybersécurité, l’impact de la Loi 25, la valorisation des données et l’importance de voir la sécurité comme un investissement stratégique pour les entreprises.) Lien
- Cybersécurité pour les OBNL, un investissement crucial et accessible – ESPACE OBNL (article), 3 octobre 2024. (Expose les enjeux spécifiques aux organismes à but non lucratif en matière de cybersécurité, avec des solutions adaptées, des programmes de financement (ex : MaLoi25) et des étapes concrètes pour améliorer la sécurité.) Lien
- Les petites entreprises face aux ransomwares : Ce qu’il vous faut savoir – Veeam (blogue, Colin Hanks), mis à jour 15 mai 2025. (Contient des statistiques récentes sur l’impact des cyberattaques sur les PME, notamment le chiffre ~60 % des petites entreprises qui ferment après une attaque majeure, et des conseils sur la résilience face aux ransomwares.) Lien